Bref, je suis un mauvais community manager

Qu’on se le dise, je suis vraiment un mauvais community manager.

Après un entretien téléphonique pour une offre d’emploi et malgré le débat constructif avec mon interlocuteur, je me rends à l’évidence : je suis tout sauf un vrai community manager…

Je vous démontre pourquoi en 7 points.

Point #1 : je suis seul

Un vrai community manager a tout un cartel d’autres community managers dans son réseau, des connaissances professionnelles, des amis voire même des personnes rencontrées IRL In Real Life.

Déception ! Je ne suis pas de ce genre là.

J’ai bien entendu déjà repéré certains influenceurs du web, que ce soient des geeks sympathiques comme Korben, des référenceurs sans langue de bois comme le Muscle Référencement, des précurseurs de l’inbound comme ArchiDuchesse…

Mais, mon malheur est que je suis sudiste.

Le 64, c’est bien loin de la capitale ou encore des States alors, avant de pouvoir boire une mousse avec Mashable ou serrer la main de Kriisiis, il y a quelques kilomètres superflus que je n’ai pas encore les moyens d’outrepasser hormis via le web.

Alors, avec mes quelques 200 followers sur @AgenceTiPi, je n’y connais pas grand chose.

Point #2 : l’important, c’est le produit

]Un vrai community manager propulse un produit par l’intermédiaire de ses connaissances.

C’est sérieux ? Autant, quand le produit en question rejoint la thématique ou le champ de prédilection d’une connaissance, je veux bien.

Mais que, parce qu’on se connaît, on doit absolument diffuser le contenu d’un autre, je me dis que c’est un peu le fayotage 2.0.

Je ne dis pas que je ne le ferai pas hein, détrompez-vous, mais laisser reposer le lancement d’un produit sur son simple réseau, c’est juste digne d’une réunion Tupperware.

Point #3 : l’interaction est le seul R.O.I.

Un vrai community manager peut, via Twitter, agglomérer sur un nouveau compte une centaine de followers par semaine.

Tiens, je me souviens d’un super service qui permettait de mesurer son e-penis.

Le principe est aussi simple que l’engin, plus on a de followers et moins on suit de compte, plus on a un gros machin.

En gros, plus vous vous servez de Twitter pour gonfler votre égo et plus vous en avez une grosse.

Sauf que, contrairement aux idées reçues et malgré 2,4 millions de comptes Twitter, le raisonnement ne tient pas car :

  • Ce chiffre n’est pas pertinent, il ne donne pas le nombre de comptes actifs ;
  • Les comptes des robots sont compris dans le calcul ;
  • Le principe même du marketing inbound est l’interaction.

Donc, à quoi sert d’avoir des centaines de followers si aucun n’interagit avec le compte ?

C’est le même genre pour les pages Facebook avec des milliers de fans.

Pour moi, l’engagement et l’interaction sont les vraies lois des médias sociaux, et d’autres comme Kriisiis sont d’accord avec ceci, je pense.

Point #4 : le salaire est important

Un vrai community manager ie habitant sur Paris et ayant pignon sur rue, prend 1500€ sur un contrat de community management.

Attendez, je rêve. 1500€ à Paris / pour un parisien, c’est quoi ? Une blague ?

Ce genre de tarif, c’est bon pour moi dans mon petit département avec un coût de la vie bien moindre.

Faire croire qu’un vrai community manager peut prétendre à 1500€ seulement, c’est fabuleusement ridicule.

Point #5 : l’e-influence se mesure avec des indicateurs globaux

Un vrai community manager connait chaque instrument de mesure et sait utiliser le plus adapté pour démontrer son expertise.

Oui, je veux bien et je suis même d’accord. La veille permanente fait partie du travail.

Mais, de mon temps, on avait inventé des outils de mesure comme Klout avec un nouvel algorithme plus pertinent ou The Social List.

Et puis, soyons sérieux deux minutes, les indicateurs de tracking sur Twitter, c’est bof, souvent incomplet et même carrément inutile. A quoi sert de pouvoir unfollower en masse par exemple ?

Un filtre sur Google Analytics pour voir le trafic entrant sur son site, c’est facile à faire et probant pour démontrer l’impact de Twitter ou encore le canal de prospection d’une fanpage.

Point #6 : la polyvalence est la clé

Un vrai community manager est focalisé sur son travail qui lui prend énormément de temps.

Effectivement, j’y crois aussi.

Sauf que j’ai toujours refusé d’être dans la norme, de me limiter à un domaine.

Bien entendu, vous pouvez dire que je m’éparpille du coup mais, pour moi, il n’en est rien.

Je suis juste polyvalent, multi tâche et j’en suis très content.

A quoi sert de comprendre la portée d’un hashtag si on ne comprend pas un rapport Google Analytics, si on ne sait pas implémenter un bouton Follow, si on ne voit pas l’intérêt d’un backlink de qualité, si PHP évoque un acronyme vaguement geek ?

Point #G : je suis sudiste donc rebelle

Du référencement, du webmarketing, du conseil, des médias sociaux, du community management, voilà ce que je connais à travers le web par mes expériences de vie et de travail.

Je me vois un peu comme à travers un kaléidoscope.

Quoi qu’on en dise, je ne pense pas me spécialiser dans un seul domaine même si je disperse de ce fait mes compétences métier.

Ma richesse, c’est mon parcours, ma langue bien pendue et mes compétences croisées dans la communication multimédia.