Marques et blogueur, deux exemples véridiques

Les blogs ont pris une belle ampleur sur le web et dans toutes les thématiques possibles et imaginables (bébé, voyage, tourisme, geek).

Quand on sait la masse d’information et de contenu frais que cela donne, notamment grâce à la plus-value nommée passion des auteurs qui investissent du temps pour leur communauté, cette niche éditoriale devient de plus en plus sollicitée.

Échanges profitables ou malvenus ?

Publicités, articles sponsorisés, partenariats, affiliation poussée à l’extrême, on trouve de tout dans la course à la monétisation de sa plateforme.

Les marques intéressées par la visibilité possible comme les référenceurs appréciant les sites thématiques montrent patte blanche pour séduire le blogueur (ou la blogueuse bien entendu).

Partenaire blog

Cela se traduit par de nombreux abus (affiliation masquée, articles subjectifs, publicités intempestives, blogs devenus quasi propriété de marques, liens partenaires plus que sales) mais aussi par des bon côtés (le blogueur touche enfin une rémunération, on le prend en considération, on peut même lui offrir un travail par la suite).

Note : je cherche, moi-aussi, à rentabiliser cette plateforme d’où des publicités non intrusives.

Après avoir testé de nombreuses régies et mis en place beaucoup trop d’éléments publicitaires, j’ai supprimé beaucoup de choses.

Cela fait partie de la refonte tacite du blog mais si vous trouvez qu’il y en a encore trop, je suis tout ouï.

Bref, il existe de bons et de mauvais exemples en matière de partenariat marque / blog.

A travers ma courte expérience du blogging (plus de deux ans peuvent sembler bien peu), je vais vous dévoiler deux exemples de partenariat, l’un réussi et l’autre avorté.

Commençons par ce dernier.

Rue du Commerce, la rigidité avant tout

Le site marchand RueDuCommerce propose à tout blog de devenir partenaire.

Je fais donc ma demande tout en sachant quasi pertinemment que ce ne sera pas possible (vu mes thématiques hors contexte) sauf pour la possibilité d’organiser des concours.

Deux mails pour un fail

Dans la foulée, je reçois une réponse d’une charmante personne, chargée des partenariats blogs  / SEO & social shopping :

Bonjour Thibaut,

Tout d’abord, je vous remercie de l’intérêt que vous portez à Rue Du Commerce. Je viens de parcourir votre blog qui est très bien fait et très intéressant, mais malheureusement, celui-ci ne correspond pas aux thématiques des blogs avec lesquels nous faisons des partenariats.

Je mets tout de même votre site dans mes favoris à titre personnel, car les sujets abordés sont très intéressants.

Très bonne journée,

Rien à dire sur le contenu, c’est professionnel : remerciements en début de mail, vouvoiement, compliments sur la qualité de la plateforme proposée…

Je ne suis ni déçu ni surpris mais je demeure agréablement ravi de la réponse. Ce n’est pas tous les jours qu’on obtient un retour rapide et agréable à lire.

Je réponds donc en parlant de mon idée de nouvelle ligne éditoriale, des thématiques voulues (car j’ai plusieurs sites disponibles) et je rajoute une boutade par je ne sais quel hasard.

Bonjour.

Merci pour votre réponse. Je vais changer de ligne éditoriale pour avoir uń nombre plus réduit de thématiques.

Ce sera plus une réelle tribune libre et du contenu plus tutorial et pragmatique.

Vous cherchez quel type de blog ? J’ai d’autres sites mais aussi des connaissances possiblement plus pertinentes pour vous.

Cordialement,

Thibaut.

PS : merci pour l’ajout. Si vous sentez une dérive dans ma prose, je vous autorise à me fouetter.

Ceux qui me connaissent savent que j’ai de l’humour et que j’apprécie la légèreté de la vie.

D’ailleurs, après réflexion, cette idée de fouet m’interpelle pour plusieurs raisons. J’avais l’envie de changer ma ligne éditoriale et aussi le besoin pour continuer de trouver du plaisir (au hasard d’un fouet peut-être). De même, je regrettais de sombrer dans la lassitude des publications maussades sans que ma petite communauté ne vienne m’enguirlander.

Le fouettage en règle était donc, hormis une blague tout sauf salace (je ne suis pas XavFun), un besoin d’avoir un regard et un conseil extérieur sur mes publications. Vu que cette demoiselle appréciait mon contenu, autant la fidéliser et lui permettre de me relancer dans l’aventure.

Des personnes presque très comme il faut utilisent le fouet.

Indiana Jones manie le fouet

D’ailleurs, un fouet est aussi, selon Wikipédia :

[…] un ustensile de cuisine servant à battre ou mélanger une préparation en incorporant de l’air.[…]

Ainsi, pour améliorer la recette de mon blog, j’aurais apprécié un souffle d’air nouveau.

Mais, malheureusement, comme on dit, le courant n’est pas passé.

Thibaut,

A l’heure actuelle, nous recherchons des blogs culinaires, mode, DIY et jeux vidéo. Je doute donc que cela soit compatible avec votre ligne éditoriale actuelle.

Pour le PS, je me permets de vous rappeler que même si c’est sur le ton de la plaisanterie, ce genre de remarque n’est pas la bienvenue lorsque l’on demande un partenariat blog.

Cordialement.

Il semblerait que l’information ait été mal comprise, mais qui la blâmerait ? Les thématiques recherchées ne sont pas les miennes et le trait d’humour ne passe pas.

Une relation trop distante

Sur le principe, il n’y a rien à lui reprocher. Elle rappelle que l’humour est déplacé et que la relation doit être professionnelle.

C’est ce dernier point qui ne me plait pas. Professionnel. Tabou, distance, hiérarchie…

Cela sous-entend donc rigide et circonspect à la manière d’une relation entre un patron et son subordonné.

  • D’une, le blogueur a autant à apporter à la marque que l’inverse, cet échange est bilatéral et, en ce sens, ne souffre aucune hiérarchie.
  • De deux, une relation avec un blogueur est tout sauf un partenariat normal.

Le blogueur, faut-il encore le rappeler, est quelqu’un qui rédige avec son cœur, son humanité et sa personnalité. Pour le séduire, il ne faut pas rester froid ni distant mais, au contraire, être dans la même ligne que lui, tout du moins dans la même proximité.

Babette aime le fouet

Je ne dis pas qu’il faut mettre des LOL à tous les paragraphes mais faire preuve de respect tout en démontrant le côté humain du partenariat, c’est tout gagné selon moi.

La vraie notion de partenariat blog, c’est celle de capital humain.

Fail tourné en dérision

Je lui réponds calmement en démontrant que, malgré mon dérapage, j’ai une autre plateforme qui pourrait l’intéresser. Pas de réponse et c’est dommage.

La relation est coupée, l’échec du partenariat clairement démontré par l’intermédiaire de deux personnes, elle et moi.

Pourtant, ma proposition semble l’avoir intéressé puisque je constate quelques jours après que, sur son fil Twitter, Amélie rit de moi et de mon allusion.

« Si vous sentez une dérive dans ma prose, je vous autorise à me fouetter ». Voila ce qu’un blogueur vient de répondre à un de mes mails 0_o

— Amélie (@SoGirlyBlog) August 14, 2013

Autant dans l’échange de mail, je comprends le froid même s’il est contraire à mes principes. Autant se gausser sur Twitter alors qu’on ne daigne plus donner suite à mon mail, cela passe mal. Beaucoup de ses fans s’amusent d’ailleurs à travers son tweet, je ne les blâme pas. Cependant, quand on est un professionnel comme il faut, on utilise les fails clients pour ses amis et ses proches, dans le domaine privé. Il n’y a que les kikoulol qui ne font pas la frontière entre public et privé, non ? Rien de grave pourtant.

J’apprécie ce petit instant de notoriété invisible où j’ai pu, l’espace d’un tweet de de fin d’après-midi, donner un peu de gaieté à ses followers abasourdis et comblés devant tant d’audace. Je décide quand même de m’encanailler car, en plus de « mec » à tout bout de champ, la SoGirlyBlog addict résume mon blog à une seule thématique, SEO, alors que j’ai tellement de mal à le faire moi-même !

@SoGirlyBlog Finalement, je ne sais pas qui est le plus « pro », celui qui ose l’humour ou celui qui se moque. Sans rancune Amélie :)

— Thibaut Parent (@TiPiLol) August 15, 2013

 

Je pense que cela se passe de commentaire. @SoGirlyBlog aka ♡ Amélie ♡ me bloquera sur Twitter par la suite.

Voilà comment sabrer une relation, avec un peu d’humour, beaucoup de rigidité et une note de mauvaise foi.

Maintenant, attachons-nous au second exemple. Je vais vous démontrer par mon expérience que l’humour peut porter ses fruits, surtout pour un partenariat de blog.

Idealo, l’échange réussi

A l’inverse, on peut trouver une réponse agréable à lire quand on démarche une marque.

Humour et cadeau

Début juillet, je demande à un site de comparaison de produit d’effectuer un test ou un concours sur mon blog. Je reçois quelques heures plus tard un mail de réponse.

Bonjour Thibaut,

Merci pour l’intérêt que tu portes à notre comparateur de prix idealo.fr.

Je suis Julie, en charge des partenariats blog.

Je suis depuis peu ton blog et nous serions effectivement intéressés par l’organisation d’un jeu concours puisque j’ai vu (et lu aussi ^^) que tu en organisais de temps en temps.

Concernant le lot, je te laisse voir cela avec tes lecteurs… Puisque tu as pas mal de fans sur Facebook et de followers sur Twitter, tu pourrais faire un sondage sur plusieurs produits, comme par exemple une imprimante, un lecteur MP3, un casque audio, une tablette, un disque dur externe, etc… Bref, à toi de voir.

Si ma proposition t’intéresse ou si tu as des questions, n’hésites pas à me contacter.

A bientôt j’espère,

Julie

PS: La nouvelle affiche des fêtes de Bayonne 2013 est sortie… :)

Recherche, adéquation et pertinence

Je suis stupéfait.

Paradis

D’abord, Julie s’est renseignée, a épluché le blog et, surtout, a vu où j’habitais. Ensuite, elle répond à ma demande avec un échange cordial sans fausse note en allant jusqu’à m’offrir un lot sympathique.

Enfin, et c’est le plus bel appât, à travers ses smileys et son tutoiement, sans le savoir, elle gagne ma confiance et mon engagement.

Pourtant, je ne suis pas spécialement facile à convaincre mais elle a pris du temps pour analyser ma plateforme, pris du temps pour rédiger et, surtout pris du temps pour personnaliser sa réponse et nous rapprocher humainement parlant.

J’ai enchaîné vite, un Graal comme celui-là, un blogueur ne doit pas la laisser passer. J’en rajoute d’ailleurs dans ma réponse, avec d’autres touches d’humour, aussi dans le but de faire passer que je suis en vacances pendant deux mois.

Et cela passe – blague et vacances.

J’organise, avant de partir et suivant ses recommandations (car je ne sais pas quel lot conviendrait à mes lecteurs), un sondage Facebook et là, gros fail, merci Guillaume !

Humour communicatif

Je demande dans un post Facebook à savoir quel lot intéresserait ma communauté parmi ceux proposés par Julie.

Bizarrement, je m’attendais aussi à avoir des réponses à côté de la plaque. Bingo !

Le créateur de 6buzz la joue humour caustique. J’enrage parce que cela ne m’aide pas pour choisir.

Et je rage une seconde fois quand, dans la réponse mail de Julie, je vois une petite remarque subtile :

J’ai même vu que tu avais déjà lancé le sondage sur ta page Facebook avec des cadeaux pas très conventionnels… :-)

Coulé !

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cela ne fait qu’ajouter à la crédibilité du partenariat car je suis surveillé gentiment et calmement.

Encore une fois, la meilleure réponse à l’humour est l’humour. Cela prouve bien que cet échange de service n’est pas ni un hasard ni laissé à l’abandon.

Bravo Julie, je n’ai presque rien à redire sur ton retour hormis l’emploi de « n’hésite pas » dans ton premier mail. Les tournures négatives ne sont pas bonnes pour positiver, autant solliciter sans négation avec un banal « contacte-moi » ou « je suis à ta disposition 24h/24 hors jours ouvrés ».

Le partenariat humain sympa

Voilà la recette miracle pour toute marque qui veut nouer un partenariat avec un blogueur.

Partenariat blog

Les ingrédients de ladite recette devront être doublés si c’est la marque qui vient au blogueur.

  1. On vend d’abord par une personne, pas par un site ou un produit : présentez-vous en axant sur vous et pas votre fonction ;
  2. Allez droit au but : vous voulez quoi exactement, un échange, un concours, un article sponsorisé ?
  3. Montrez que vous n’êtes pas là par hasard : vous avez étudié votre offre et sa pertinence par rapport au blog ;
  4. Soyez vous-même : sortez de votre « normalité » et jouez la proximité, elle paye à tous les coups et, surtout, avec un blogueur !

Après tout, le blogueur travaille bien toute la journée sur le web en pijama. Mettez-vous à sa portée !

Sur ce, on se retrouve très vite pour le fameux concours d’Idealo avec un cadeau à la clé qui va faire le buzz !